Un dernier succès à domicile avec le cœur

Dans un Palais des Sports bien garni (plus de 2 700 spectateurs) pour l’ultime match au Palais des sports cette saison, Nanterre 92 a pris le dessus in extremis sur Strasbourg (76-75), grâce à un dernier quart-temps de feu. Les coéquipiers de Roko Prkacin, MVP du match, ont répondu au vœu de Philippe Da Silva d’offrir aux fans un dernier instant de bonheur avant l’épilogue d’une saison entre ombre et lumière.

Entre une équipe décimée par les absences (Caver, Howard, Dussoulier, Pons), n’ayant plus rien à espérer cette saison, et une formation obligée de s’imposer pour espérer accrocher le play-in, l’écart aurait pu s’avérer insurmontable. Il n’en fut rien. Les Franciliens démarrent pied au plancher (15-7 après 5 min de jeu) et verrouillent l’accès au cercle, poussant les Alsaciens au bout de la possession. Mais le capitaine strasbourgeois Filip Kruslin prend le jeu à son compte (9 pts lors du Q1, 17 au total) et permet à la SIG de repasser en tête peu avant la fin du premier acte (17-19).

L’écart grimpera jusqu’à +12 (43-55 à la 24e), mais nos joueurs ne s’affolent pas. Lucas Fischer gère une nouvelle fois le show, avec cette fois Jean-Baptiste Maille dans le rôle de la victime. Avec plus de 22 minutes passées sur le parquet (pour 9 pts), le jeune arrière de Nanterre répondra présent pour pallier les nombreuses absences. Milan Barbitch prend également ses responsabilités (17 pts, 5 rebonds) et permet à Nanterre de rester au contact à la pause (39-44).

Dans un match où plus de la moitié des points auront été inscrits dans la peinture, les deux équipes se gavent de rebonds offensifs (13 pour Nanterre, sur un total de 26). Desi Rodriguez diminué par des douleurs au tendon d’Achille, Chikoko et Dessert (respectivement 5/5 et 4/4 à 2 pts) en profitent sous les panneaux pour porter l’écart à + 11 à la 25e. Auteurs de six interceptions, les Nanterriens ne lâchent rien, à l’image de Roko Prkacin (18 points, 4 rebonds et 3 assists, 2e meilleure évaluation de la saison en championnat), et achèvent le 3e acte sur le score de 57-65.

Un run fatal pour la SIG

La dernière période sera empreinte d’une grande intensité. Nathan Zulemie saura saisir l’occasion de se montrer : auteur du meilleur “+/-” de son équipe (6), le numéro 80 sera désigné par son coach comme  « le facteur X » de cette victoire. Nanterre passe un 13-0 à la SIG, incapable de stopper les assauts d’un collectif saillant et coupable, d’après son coach Thomas Drouot, de plusieurs refus de shoots dans le money time. Les deux équipes sont à égalité 73 partout à 3 minutes de la sirène. Nanterre 92 prend un petit point d’avance grâce à un dernier shoot de Roko à 40 secondes de la fin. Un dernier frisson traversera la salle sur une tentative de loin d’Invernizzi, mais l’ancien Nanterrien voit son shoot rebondir sur le cercle au buzzer. Soulagement général avec la fin d’une série de cinq défaites consécutives en championnat et un visage retrouvé après le non-match face à La Rochelle.

« Toute la semaine, mon message aux joueurs était de bien finir à domicile, et d’offrir aux supporters, notamment ceux présents lors des départs du bus pour les matchs à l’extérieur, parfois à 6h du matin, une belle prestation », a déclaré Philippe Da Silva après la rencontre. 

Philippe Da Silva loue “le caractère” de ses joueurs

Le coach nanterrien a également tiré le bilan d’une saison frustrante : « Bien sûr, nous aurions voulu mieux figurer, mais avant tout, dans quelle circonstances avons-nous joué toute la saison ? », a rappelé Philippe Da Silva. « À chaque moment important de l’année, nous avons réussi à montrer du caractère », a-t-il insisté en référence aux victoires à La Rochelle en novembre et à Strasbourg un mois plus tard. Et le coach de poursuivre : «  À Nanterre, nous ne faisons pas de choix. Nous avons pris les matchs les uns après les autres, avec à chaque fois l’ambition de gagner. Alors forcément, avec parfois trois matchs par semaine, cela nous a coûté, et nous avons pu avoir de mauvaises dynamiques. (…) Il y a forcément de la frustration de ne pas avoir amené le club vers le play-in ou les playoffs, mais au final, le club reste en Betclic Elite, nous avons eu une belle aventure en quarts de finale de BCL et moi, je pourrai partir tranquillement. »

Article de Vincent Nief