Pascal, fin d’une ère, début d’une nouvelle !

Hommage à l’homme qui a placé Nanterre sur la carte du basket français 

Ses yeux ont commencé à rougir peu avant le coup d’envoi lorsque, planté dans le rond central entouré de son père (Jean) et de son frère (Frédéric), Pascal Donnadieu a reçu un encadrement d’un maillot de Nanterre 92 floqué du numéro 37. Comme le nombre de saisons qu’il a passées sur le banc d’une équipe qu’il a hissée du niveau départemental à l’élite nationale. Alors qu’il a cédé sa place d’entraîneur principal à la fin de la saison 2023/2024, Pascal Donnadieu recevait au début de cette saison un hommage appuyé de la part d’un public reconnaissant et d’anciennes figures d’un club qui sait honorer ses légendes.

Retour sur cette journée hors du temps…

Le nouveau directeur sportif de Nanterre 92 – un poste nouvellement créé au sein de l’organigramme du club – a été célébré tout au long du match contre Bourg-en-Bresse comptant pour la 3e journée de Betclic Elite. Dès l’entrée de la salle, les spectateurs étaient invités à signer un livre d’or, dont les pages seront noircies d’hommages flattant la longévité de Pascal Donnadieu, son humilité et sa disponibilité, notamment auprès des courageux supporters ayant suivi leur équipe de Gravelines à Monaco ou aux quatre coins de l’Europe. 

En s’avançant vers les tribunes, les fans ont pu également découvrir à la boutique des tee-shirts et des écharpes spécialement imprimés pour l’occasion. A noter que les quelque 200 écharpes collectors ont trouvé preneurs avant même le début du match.

Les messages appuyés en direction de celui qui fut sacré à deux reprises « Meilleur entraîneur de l’année »  (2011 en Pro B puis en 2019 en Jeep Elite) se sont poursuivis sur les écrans géants lors des temps-morts. Placide tout au long de la rencontre, Pascal a retrouvé le sourire à la mi-temps en recevant un livre d’or, deux tee-shirts dédicacés et un magnum de rosé, offerts par plusieurs supporters membres des Dunkers et des Gremlins. 

Les grognards convoquent leurs souvenirs

À l’issue de cette rencontre, le parquet du PDS s’est paré de ses habits de cérémonie pour un hommage sobre mais sincère, animé par le speaker Baptiste Luck. 

Répartis sur le parquet en deux colonnes formant un V, les nombreux invités représentaient les différentes époques de sa carrière sur le banc d’un club qui s’appelait encore JSF Nanterre. David George a notamment attribué les montées successives jusqu’en Nationale 1 à la capacité de Pascal à associer des joueurs capables de s’entendre aussi bien sur le terrain qu’en dehors.

Au bon souvenir des titres de 2017

Membre de l’équipe sacrée championne de France en 2013 à la surprise générale, Stephen Brun a insisté sur les liens qu’il conserve avec Pascal Donnadieu, « le seul entraîneur à (l)’avoir supporté »  et l’un de ses très rares anciens coachs avec qui il dit être resté en contact. Lui succédant au micro, Heiko Schaffartzik a salué pour sa part « la mentalité de winning » que Pascal a su transmettre à son équipe de 2017 : l’ancien chouchou du PDS a confié que l’équipe n’avait que sobrement célébré la victoire en Coupe de France contre Le Mans afin de rester focus sur la finale de FIBA Europe Cup, trois jours plus tard à Nanterre. Dans un Palais en fusion ce soir-là, « on a détruit Chalon » , a-t-il rappelé, hâbleur.

Parce que les titres se forgent aussi avec un staff de qualité, Franck Le Goff a lui aussi loué les qualités humaines de celui dont il fut le bras-droit entre 2006 et 2021. « C’est quelqu’un qui partage beaucoup »  et qui « donne beaucoup de confiance aux joueurs comme au staff ». Puis ce fut au tour de Kevin et Lucas Donnadieu d’exprimer toute leur admiration de leur papa, souvent absent mais  « prêt à tout »  pour eux. 

37 ans de rencontres 

L’hommage, tout en sobriété, s’est poursuivi par la diffusion de messages vidéo adressés par d’anciens joueurs n’ayant pu se libérer pour l’occasion. Jo Passave Ducteil, Greg Minet, Hamady N’Diaye, Ibrahima Fall Faye, Lahaou Konaté, Hugo Invernizzi, Maxime Beunard, TJ Campbell, Isaïa Cordinier, Mykal Riley, Jérémy Nzeulie, Trent Meacham – vêtu d’un maillot de Nanterre – et enfin Victor Wembanyama, tous y sont allés de leur clin d’oeil affectueux, teinté de gratitude, envers leur ancien coach. 

« Bois du champagne ! » , lui a soufflé Justin Bibbins, le micro-meneur qui régala le Palais des Sports lors des deux dernières saisons. Le dernier mot revint à Pascal, visiblement ému. « Ma grande fierté, c’est d’avoir obtenu ce palmarès en partant du plus bas niveau, a-t-il rembobiné. Mais ce que je retiens de mes 37 ans de coaching, c’est avant tout toutes ces rencontres avec des gens merveilleux, que ce soient les joueurs, les gens du staff, le public  » 

Dernière surprise pour Pascal, une plaque à son nom, égrenant son impressionnant palmarès, trône désormais au-dessus du kop de la tribune Joliot-Curie. Aux côtés d’autres légendes du club, et à quelques mètres de son nouveau poste d’observation en bout de banc. Alors, pour la 37e fois, merci Pascal !

Article de Vincent Nief