“On ne m’a dit que du bien de Nanterre !”

Recruté il y a une semaine jusqu’à la fin de saison, Ray McCallum (1,90 m, 31 ans) arrive à Nanterre pour apporter toute sa science du jeu et son expérience au groupe de Pascal Donnadieu. De Sacramento en NBA où il a débuté sa carrière et évolué avec Hamady jusqu’à Nanterre, notre nouveau combo-guard bénéficie d’une belle carrière. Entretien.

Pourquoi as-tu choisi de rejoindre Nanterre ? Je voulais retrouver une bonne ligue. J’ai joué en France l’an dernier et j’ai appris que Nanterre a une belle histoire et un très bon coach. C’est une très bonne opportunité pour ma carrière. Je voulais retrouver une bonne situation après mon expérience en Pologne.  

Tu as parlé de ton passage à Varsovie en Pologne, comment s’est passé ta première moitié de saison ? C’était vraiment bien ! J’aurais aimé aller plus loin en Basketball Champions League (Varsovie a terminé dernier du groupe C avec une victoire en six matchs.) C’était ma première fois dans cette compétition et j’en garde un bon souvenir. La Pologne c’était bien pour moi parce que je pouvais jouer mon jeu.  

 Tu arrives en cours de saison, comment te sent tu, par rapport à ça ? Je l’ai déjà fait plusieurs fois durant ma carrière. Je connaissais certains des gars et j’ai joué contre Nanterre une fois l’an dernier. Je connais pleins de gars qui sont passés par ici qui m’ont dit que du bien de Nanterre ! La ville et la ligue sont bien, je suis très excité d’être ici.  

 Comment juges-tu le début de saison de Nanterre ? Il y a eu beaucoup de blessures mais de ce que j’ai pu voir depuis mon arrivée, c’est une bonne équipe. J’ai hâte de voir comment la deuxième partie de saison va se passer avec un roster “complet.” L’équipe et le staff a fait du bon boulot jusqu’à maintenant mais ils n’ont pas eu de chance avec les différentes blessures.  

Quel va être ton rôle dans l’équipe ? Je vais apporter mon expérience et mon leadership sur et en-dehors du terrain en tenant le rôle de meneur pur. Je vais essayer d’apporter de l’énergie et les forces de mon jeu. Je peux mettre des points et apporter en attaque comme en défense. C’est ma dixième saison donc je vais faire profiter le groupe de cette expérience et aider de toutes les façons que je peux.  

 C’est la deuxième fois que tu vas évoluer en France après Gravelines l’an dernier, que penses-tu du championnat français ? J’adore cette ligue, elle me correspond. C’est physique et ça joue vite. Il y a beaucoup de joueurs athlétiques et de jeunes français qui se préparent pour la NBA. C’est une des ligues les plus excitantes d’Europe. La ligue grandit et gagne de plus en plus de respect, je suis très content de revenir. 

 

« Mon premier panier en NBA, c’est Hamady qui m’a fait l’écran. »

 

 154 matchs en NBA, ce n’est pas rien ! parle nous de cette expérience ? C’est la meilleure expérience de ma vie. J’ai grandi en rêvant de me faire drafter et de jouer. Je suis béni d’y avoir joué plusieurs saisons, c’était le rêve d’une vie. C’est une expérience que je vais chérir toute ma vie et que je ne vais jamais oublier. Les coéquipiers que j’ai rencontré, je ne les oublierai jamais.  

 Tu as joué pour les Kings de Sacramento où tu as côtoyé Hamady… Il n’a pas changé (rires) ! Toujours aussi souriant et important dans son apport d’énergie. On a joué pour la première fois ensemble en 2014/15 et le fait de se retrouver aujourd’hui en France à Nanterre, c’est fou ! D’ailleurs sur mon premier panier en NBA, c’est Hamady qui m’a fait l’écran. C’est l’une des personnes qui m’a conseillé pour venir ici. Il m’a dit que du bien, j’ai confiance en lui et après lui avoir parlé, c’était une évidence de venir ici.  

Hamady Ndiaye dit de lui qu’il est arrivé très humble dans la grande ligue américaine.

Ton record en NBA est de 27 points contre les Lakers, parle nous de cette soirée d’avril 2014 : Je n’oublierai jamais ce jour, J’ai grandi en étant fan des Lakers et de Kobe Bryant. Avoir l’opportunité de jouer contre eux, j’avais entouré la date sur mon calendrier. Le ballon rentrait en première mi-temps et j’ai juste continué en jouant mon jeu. C’est sympa d’avoir son record en carrière contre une équipe comme ça.  

Ton papa est un célèbre entraîneur en NCAA, c’est l’une des choses qui t’a amené à jouer au basket ? Bien-sûr ! Mon père étant coach, je suis né dans le basket. J’ai grandi avec le ballon entre les mains et j’ai commencé vers 4/5 ans. Il m’a tout appris dès le premier jour.  

Après la NBA tu as parcouru l’Europe et tu as disputé deux campagnes d’Euroleague. Comment c’est passé ton adaptation au basket européen ? Honnêtement, c’était difficile. J’ai commencé à Malaga et je dois dire que c’est l’un des championnats les plus difficiles mais c’était superbe. Après je suis parti au Darussafaka, le championnat est différent et plus rapide. J’ai bien appris mais c’était un choc pour moi, il m’a fallu quelques années pour bien m’adapter au jeu européen.  

Tu as déjà joué ton premier match avec l’équipe, comment juges-tu ta première ? J’ai découvert la salle et les fans qui sont d’ailleurs très bons. Je pense que je pouvais faire mieux mais je suis encore entrain d’apprendre les noms de tout le monde (rires), de m’acclimater et d’apprendre les différents systèmes. J’ai eu du rythme en première mi-temps et sur la deuxième j’ai perdu des ballons. Je pense que je pourrais mieux jouer samedi contre Le Portel avec plus d’entraînements. Je suis très excité.  

Quel style de joueur es-tu ? J’adore jouer en transition et jouer les pick’n’roll. J’aime créer mes shoots et créer pour mes coéquipiers. Je peux faire beaucoup offensivement, j’aime tirer et aller au cercle.  

Le 12 mars nous jouons à Paris La Défense Arena, qu’est-ce que ça t’inspire ? Je suis excité ! Ça va être clairement style NBA de ce que j’en entends. J’adore jouer devant un grand public et des grands matchs. J’espère que toute la ville pourra venir nous supporter contre l’ASVEL. C’est une grande équipe de niveau Euroleague donc ça va être intéressant de voir où l’on se situe. J’ai hâte.  

 Un petit mot pour les fans de Nanterre ? Malheureusement l’an dernier je n’ai pas eu l’occasion de jouer ici mais on a joué Nanterre à Gravelines pour mon premier match donc c’était ma première expérience le week-end dernier. Comme j’ai dit les fans étaient superbes et l’ambiance aussi. Qu’on soit devant ou derrière ils n’ont pas arrêté. On a besoin de leur soutien pour le reste du championnat, on va continuer à se battre fort pour gagner le plus possible.  

Petits mots d’Hamady Ndiaye sur son coéquipier : Ce que je peux dire de Ray, c’est que, dès le début, dès qu’il est arrivé dans la ligue, il avait soif d’apprendre. Il était humble et il voulait progresser à chaque entraînement et à chaque fois qu’il avait la chance d’entrer en jeu. Voir un gamin humble arriver et voir sa progression jusqu’à aujourd’hui, c’est quelque chose d’assez incroyable. Et d’avoir vu ses débuts en pro et d’être à nouveau coéquipiers toutes ces années plus tard, c’est génial !  Je me rappelle encore du sac à dos rose qu’il a du porter quand il était rookie. On lui faisait porter un sac à dos rose d’enfant qu’il devait avoir à chaque déplacement et c’était drôle de le voir le porter parce que beaucoup de rookies refusent de faire ce genre de truc mais ça ne le gênait pas.

 


Article de Martin Tchoukanov